dimanche 7 avril 2013

Record Management ou Archivage ?


Récemment encore, j’ai eu l’occasion d’entendre de-ci de-là des oppositions de vocabulaire (encore !!!) sur « l’Archivage » et le « Record Management », débat qui a souvent secoué la communauté (et ses « milieux autorisés » comme le disait si bien Coluche en son temps).

Alors, un peu à la manière de la Valeur Probatoire, je vais y mettre mon petit grain de sel ! Autorisons-nous à penser, n’est-ce pas ?

Je vous ferai grâce des différentes définitions, que trouverez aisément par vous-même sur Internet ou ailleurs, l’objectif n’étant pas d’en rajouter une de plus, mais d’essayer d’y voir plus clair sur ce que recouvre chacun des deux concepts… On y va ?

Le Records Management fait globalement référence aux processus de gestion administrative des données produites par l’entreprise. Entre autres, cela recouvre leur création, organisation, maintenance, utilisation, recherche, élimination, transfert, … Bref, tout ce qui a trait au cycle de vie desdites données.

Notez que je parle volontairement de « données », et non pas de « documents » , un « record » pouvant revêtir la forme d’une ligne d’un relevé de transactions bancaires, une facture, un agrégat de fichiers constituant une version déterminée d’un moteur d’avion, etc.

La traduction littérale de Record Management est de ce fait très complexe, pour ne pas dire illusoire.

Les anglo-saxons voient ainsi dans le « record » à la fois la donnée courante et la donnée d’archive, le terme français « archive » possédant lui une connotation plus patrimoniale. De ce point de vue, une donnée d’archive suit un cycle de vie constitué de trois périodes (ou « âges ») distinctes et successives dans le temps :
  • les archives courantes correspondent aux données vivantes nécessaires à l'activité des services producteurs. Ils sont gérés dans des systèmes de bases de données, de GED, de CRM, d’ERP, … 
  • les archives intermédiaires regroupent les données « figées » devant être conservées  pendant une certaine durée pour satisfaire aux exigences administratives, juridiques, etc. Ces données seront par la suite soit conservées indéfiniment soit éliminées.  
  • les archives ayant une valeur historique ou patrimoniale deviennent ainsi des archives définitives, versées soit aux Archives Départementales soit aux Archives Nationales (Archives de France).
La norme ISO 15489 définit le Record Management comme « un  champ de l’organisation et de la gestion en charge d’un contrôle efficace et systématique de la création, réception, conservation, utilisation et sort  final des documents d’archives, y compris des méthodes de fixation et de préservation de la  preuve et de l’information liée à la forme des documents ».

Si l’on s’intéresse à d’autres normes et standards internationaux, par exemple MoReq 2010, DoD 5015.2, ICA-Req pour ne citer que ce trio bien connu, on y retrouve les mêmes principes fondamentaux que dans la norme AFNOR NF Z42-013. Ouf !!!

Vouloir donc opposer « Archivage » et « Record Management » n’a donc aucun sens.

Heureusement, il est désormais communément admis de conserver la terminologie « Record Management » pour désigner les processus de gestion des données d’archives, tandis que « Record System » sera malgré tout réduit à un système d’archivage. In extenso et par abus de langage également, un « record » pourra être assimilé à un « document », dans une acceptation large du terme.